La Congrégation pour la doctrine de la foi a présenté à la presse le 22 septembre 2020 au Vatican une lettre qui rappelle la nécessité de continuer à prendre soin des « personnes en phases critiques et terminales de vie ». Ce document, «Bon samaritain », réaffirme clairement que l’Eglise est contre l’euthanasie, le suicide assisté et l’acharnement thérapeutique. Le conseil donné par la Sacré congrégation est « l’alimentation et l’hydratation de ces personnes » jusqu’à ce que la mort naturelle s’en suive : « Le principe fondamental et incontournable de l’accompagnement du malade dans des conditions critiques et/ou terminales est la continuité de l’assistance à ses fonctions physiologiques essentielles. En particulier, un soin de base dû à chaque homme est d’administrer les aliments et les fluides nécessaires au maintien de l’homéostasie du corps, dans la mesure où et tant que cette administration s’avère atteindre son propre but, qui est de procurer au patient l’hydratation et la nutrition ».
Ainsi pour l’Eglise Catholique, à n’importe quel stade de la vie sur terre, l’être humain garde toute sa valeur et ne peut faire l’objet d’acte euthanasique ou suicidaire. «La réponse chrétienne au mystère de la mort et de la souffrance n’est pas d’abord une explication, mais une présence», a explicitement dit Mgr Giacomo Morandi, secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi. L’évêque italien a énuméré les quatre obstacles culturels qui «limitent la capacité à saisir la valeur profonde et intrinsèque de toute vie humaine» : une utilisation équivoque du concept de mort digne ; une mauvaise compréhension du concept de compassion ; l’individualisme croissant, qui conduit à voir les autres comme des limites et des menaces à sa propre liberté ; une conception utilitaire globale de l’existence, selon laquelle la vie est valable tant qu’elle est productive et utile.
Et pour le cardinal Luis Francisco Ladaria Ferrer, préfet de la congrégation pour doctrine de la foi, il ne convient pas de faire un «quelconque geste extérieur qui puisse être interprété comme une approbation, même implicite, de l’action euthanasique ». Pour cette raison ni l’absolution ni le sacrement des malades ne peuvent être accordés à une personne qui demande officiellement à être euthanasiée ou à recourir au suicide assisté. Et pour en être sûr, une offre d’aide et d’écoute doit venir en amont.