Saint Eugène de Mazenod
Évêque de Marseille, fondateur de la congrégation des
« Oblats de Marie Immaculée »
Eugène (au baptême : Charles-Joseph-Eugène) de Mazenod, naît dans une famille noble, le Ier août 1782, à Aix-en-Provence. Il vit en exil en Italie durant la Révolution française ; il est de retour en France en 1802.
Le Vendredi-Saint 1807, il est touché par le Christ qui l’invite à réorienter sa vie de façon radicale et définitive. Il sera « missionnaire des pauvres », de tous ceux qui sont pauvres matériellement ou spirituellement.
Il est ordonné prêtre le 21 décembre 1811. En 1816 il réunit autour de lui un groupe de prêtres. Ensemble, ils veulent « travailler au salut des âmes abandonnées ». Lesmissionnaires de Provence se mettent au travail, parcourant les villages et accueillant les pèlerins.
Dans cette tâche apostolique, la Vierge Marie est toujours présente : les missionnaires de Provence la considèrent comme leur mère.
Le 17 février 1826, l’Église, par le pape Léon XII, (Annibale Sermattei Della Genga, 1823-1829) reconnaît officiellement leur Congrégation : « Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée » (O.M.I.).
En janvier 1837, Eugène de Mazenod est nommé Évêque de Marseille. Jusqu’à sa mort, le 21 mai 1861, il accorde priorité aux pauvres, qu’il accueille et visite. Sous son impulsion, les institutions charitables se multiplient : distributions de secours, soins des malades à domicile, mouvements en faveur des orphelins, des victimes du choléra, des sourds et muets, des sortis de prison – Maison du Refuge – Œuvre des Petits Savoyards, des servantes de jeunesse pour la classe ouvrière.
Dans ce diocèse, supprimé par la Révolution française et rétabli seulement en 1823, tout est à réorganiser. Il favorise la venue de Congrégations religieuses et encourage les fondateurs : sous son épiscopat, 7 communautés d’hommes et 24 communautés de femmes (dont douze d’enseignement) verront le jour dans son diocèse. Le nombre de prêtres passe de 140 à 418. Pour répondre au besoin de la cité qui voit sa population passer de 150 000 à 300 000 habitants, il crée 22 paroisses, bâtit 34 églises, dont la cathédrale et la basilique de Notre-Dame de la Garde.
Entre temps, alors que la Congrégation ne compte que quarante pères et cinq frères, en 1841, à la demande de l’évêque de Montréal il envoie des Oblats pour le Canada. C’est le prélude d’une héroïque épopée qui conduira les Oblats jusqu’au Cercle polaire.
Suivant cet appel à « jeter les filets au grand large », Eugène de Mazenod finira par lancer ses Oblats outre-mer : 1847, l’Oregon et l’Ile de Ceylan ; 1849, le Texas et le Mexique ; 1851, l’Afrique du Sud.
Le 21 mai 1861 Eugène de Mazenod retournait vers Dieu à l’âge de 79 ans. Ainsi se terminait une vie riche de réalisations dont plusieurs avaient été portées dans la souffrance. Pour sa famille religieuse et pour son diocèse, il avait été à la fois point d’appui et inspiration ; pour Dieu et l’Église, il avait été un fils fidèle et généreux. Au moment de sa mort, il laissa une ultime recommandation : « Entre vous, pratiquez bien la charité ! La charité, la charité et dans le monde, le zèle pour le salut des âmes ».
Aujourd’hui, près de 6000 Oblats sont présents dans 59 pays des cinq continents, en lien avec l’Église et au cœur du monde, dans la diversité des ministères, sans jamais perdre de vue le but principal de la Congrégation : l’évangélisation des plus abandonnés, « vivant en communion plus étroite avec le Christ et les pauvres […] pour un monde nouveau, libéré de l’égoïsme et ouvert au partage ».
Eugène de Mazenod a été élevé à la gloire des autels, le 19 octobre 1975, par le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978) et canonisé, le 03 décembre 1995, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
L’Église en le déclarant « Saint » met en valeur ces deux traits de sa vie : l’amour et le zèle. Sa vie et ses œuvres demeurent pour tous une ouverture sur le mystère de Dieu lui-même. Ceci est le plus grand don que Eugène de Mazenod, Oblat de Marie Immaculée, puisse nous offrir.
Pour un approfondissement biographique :