Fête Le 29 Août
Ste Jeanne Jugan
Vierge et fondatrice des :
« Petites Sœurs des Pauvres »
Jeanne Jugan naît à Cancale, en Ille-et-Vilaine (France), au hameau des Petites Croix, le 25 octobre 1792, et baptisée le jour même à l’église Saint-Méen en pleine tourmente révolutionnaire. Elle est la cinquième d’une fratrie de huit (quatre décéderont en bas âge). Son père, marin comme la plupart des hommes de son pays, est à la grande pêche à Terre-Neuve. Quatre ans plus tard, il disparaît en mer. Sa mère reste seule pour élever les 4 enfants.
Pour aider la famille, Jeanne à l’âge de 16 ans part comme aide-cuisinière dans un manoir proche de Cancale. Elle y reste jusqu’à l’âge de 25 ans, puis quitte la maison familiale pour Saint-Servan où elle travaille comme aide infirmière à l’hôpital du Rosais. A la demande en mariage d’un jeune marin, elle avait répondu : « Dieu me veut pour lui, il me garde pour une œuvre qui n’est pas encore fondée ».
Jeanne ne veut que servir Dieu et les autres, les pauvres, surtout les plus faibles, les plus démunis, fidèle à l’idéal de configuration à Jésus par Marie qu’enseigne saint Jean Eudes aux membres du Tiers-Ordre de la Mère Admirable, association qu’elle rejoint vers l’âge de 25 ans.
Un soir d’hiver de 1839, elle ouvre son logis et son cœur à une vieille femme aveugle, à demi paralysée, réduite brusquement à la solitude. Jeanne lui donne son lit… Ce geste l’engage à tout jamais. Une seconde vieille femme suivra, puis une troisième… En 1843, elles seront quarante avec, autour de Jeanne, trois jeunes compagnes. Ces dernières l’ont choisie comme supérieure de leur petite association qui s’achemine vers une vraie vie religieuse.
Mais bientôt Jeanne Jugan sera destituée de cette charge, réduite à la simple activité de quêteuse, rude tâche dont elle est l’initiatrice, encouragée dans cette démarche de charité et de partage par les Frères de Saint Jean-de-Dieu. A l’injustice, Jeanne ne répond que par le silence, la douceur, l’abandon. Sa foi et son amour découvrent dans cette mesure le chemin de Dieu pour elle et pour sa famille religieuse.
Au fil des années, l’ombre s’étend de plus en plus sur Jeanne Jugan. Les débuts de son œuvre sont falsifiés. Elle vit 27 ans de mise à l’écart (1852 à 1879), quatre à la maison de Rennes, et les vingt-trois dernières années de sa longue vie à La Tour St Joseph, maison mère de la Congrégation des « Petites Sœurs des Pauvres » depuis 1856.
À sa mort, le 29 août 1879, elle a 86 ans, peu de Petites Sœurs savent qu’elle est la fondatrice mais son influence près des jeunes postulantes et novices, dont elle a partagé la vie ces vingt-sept années durant, aura été décisive. En ce contact prolongé, le charisme initial a passé, l’esprit des origines s’est transmis.
Ses funérailles auront lieu dans la plus grande simplicité. Jusqu’à son exhumation, qui eut lieu le 5 mars 1936, le corps de Jeanne Jugan reposait dans le paisible cimetière de la Tour Saint-Joseph.
À l’époque où Jeanne Jugan passa de vie à trépas, l’Institut qu’elle avait fondé comprenait, après seulement quarante années d’existence, 2.488 religieuses, 177 maisons dispersées à travers le monde, et il hospitalisait environ 20.500 personnes âgées.
Aujourd’hui l’on compte par le monde 2100 Petites Sœurs, 180 maisons et près de 12.000 personnes âgées.
Jeanne Jugan a été béatifiée le 03 octobre 1982, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) et proclamée sainte le 11 octobre 2009, à Rome, par le pape Benoît XVI.
Dans le diocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo elle est fêtée le 30 août.
Pour un approfondissement biographique :
>>> Jeanne Jugan