Le vendredi saint, 18 avril 2025, une pluie s’est invitée dès les premières heures sur la ville d’Obala. Froide, persistante, presque dissuasive. Mais elle n’a pas suffi à freiner la ferveur des fidèles. Dès 7 heures, plusieurs centaines de personnes se sont mises en marche pour participer au désormais traditionnel Chemin de Croix citadin. Une foule qui n’a cessé de grossir pour atteindre plus d’un millier de personnes, toutes unies dans la prière et le recueillement, sous la conduite de Mgr Sosthène Léopold Bayemi, évêque d’Obala.
Entouré de prêtres, religieuses, jeunes, familles, responsables publics et simples citoyens, le pasteur du diocèse a conduit cette marche de foi à travers les rues de la ville. Pour la deuxième année consécutive, cette initiative pastorale a transformé les espaces quotidiens — carrefours, marchés, écoles, hôpitaux — en stations de prière vivante.
Malgré les conditions climatiques, les fidèles ont tenu bon. Mains jointes, croix hissée, chapelets en main, chants entonnés. À chaque station, des intentions fortes ont été confiées au Seigneur : la paix au Cameroun, la stabilité à Obala, l’avenir des jeunes, la santé des malades, la bénédiction des familles. « Ce n’est pas une simple tradition, c’est une mission d’évangélisation. Une Église qui sort, qui prie dans la rue, au cœur du quotidien des hommes », a rappelé Mgr Bayemi, visiblement ému par la ferveur populaire.
L’évêque a tenu à remercier les nombreux acteurs de cette réussite : les équipes paroissiales, les animateurs liturgiques, les autorités administratives et les fidèles bénévoles. « Grâce à vous, ce moment de grâce a pu toucher les cœurs. »
Le moment le plus fort de la matinée s’est joué à la dernière station. La procession s’est arrêtée sur l’esplanade du chantier de la future cathédrale. Sous une bruine persistante, les regards se sont levés vers les colonnes encore inachevées. Un geste lourd de symbole. « Offrir ce chantier à Dieu, c’est lui confier l’avenir de notre Église locale. C’est rappeler que le Christ est la pierre angulaire de toute construction humaine et spirituelle », a confié Mgr Bayemi.
Le silence qui a suivi cette ultime prière fut saisissant. Pas un mot, seulement le son des gouttes qui tombaient et le souffle des fidèles, profondément recueillis.
Le vendredi saint, Obala n’a pas seulement retracé les pas du Christ. Elle les a vécus, intensément. Dans la pluie, dans la boue, dans la foi. Et à travers cette marche courageuse, c’est tout un peuple qui a redit : Seigneur, nous marchons encore avec toi.